Poecilobothrus nobilitatus (Linnaeus, 1767)

Cette mouche prédatrice a une tête verte en forme de coeur. Vous trouverez les Dolichopodidae en milieu humide. Elles y chassent les larves d’autres diptères.

Invertébrés continentaux des Pays de la Loire, Gretia, 2009, pp. 184-185 (fiche sur les diptères Dolichopodidae, rédigée par Etienne Brunel) :

« La famille des Dolichopodidae appartient à l’ordre immense des insectes diptères. Les représentants de cette famille possèdent donc une paire d’ailes mésothoraciques fonctionnelles et une paire d’ailes métathoraciques transformées en balanciers. Dans la région paléarctique, on recense plus de 1200 espèces, réparties dans environ 42 genres, regroupés en 9 sous-familles. Dans la faune de France, plus de 630 espèces sont décrites (Parent, 1938). Les dolichopodides adultes présentent souvent une couleur vert métallique, et leur taille varie de quelques millimètres à presque un centimètre. Pour différencier un dolichopodide d’un autre diptère, il faut noter la position particulière des adultes au repos : le corps est redressé sur les pattes de devant. La trompe est courte, l’ouverture buccale large, atteignant en arrière l’occiput. Les critères systématiques les différenciant des autres familles de diptères sont :

• l’absence de lunule frontale au-dessus des antennes (Othorrhapha),
• une collerette très caractéristique de soies post-oculaires aplaties,
• des antennes avec moins de 6 articles,
• des palpes formés d’une seule partie et aplatis, qui reposent sur la trompe (Brachycera),
• une chétosité (poils, chètes, soies) bien développée sur le corps,
• des pattes munies de deux pelotes aux tarses, et d’un empodium filiforme et pectiné.

La nervation des ailes est simple et comprend 5 nervures longitudinales : la costa atteint la 4e nervure longitudinale, celle-ci présente chez la majorité des espèces une bosse à convexité dorsale, une nervure transverse occupant sensiblement le milieu de l’aile fermant la cellule discale, première cellule basilaire courte, la deuxième fusionnant avec la cellule discale, la troisième ou cellule anale, fermée, arrondie à l’extrémité, à peine distincte tant elle est réduite. La plupart des espèces ont des pièces génitales fortement apparentes chez les mâles.

(…)

La famille des Dolichopodidés est composée essentiellement de mouches prédatrices et de quelques espèces phytophages. Les adultes se nourrissent de petits insectes mous et consomment des insectes plus petits : Nématocères (Sciaridés, Ceratopogonidés, Chironomidés), psoques, collemboles, pucerons, etc. Le cycle de vie se déroule dans 3 milieux différents selon le stade physiologique : le lieu d’essaimage, où a lieu la ponte des femelles ; le lieu de prédation, domaine de chasse des adultes ; et enfin le lieu de reproduction. La dégradation d’un de ces milieux suffit donc à compromettre le cycle biologique des espèces, sauf pour les espèces les moins exigeantes qui peuvent s’adapter à la modification du biotope. Certains genres, espèces ou groupements d’espèces sont également caractéristiques de certains biotopes ou micro-milieux. L’étude des Dolichopodidae peut donc aider à la caractérisation d’un milieu ou de son état de dégradation. Les larves, de type acéphale, sont trouvées essentiellement dans le sol. Elles seraient également prédatrices et vivent dans la terre, le sable ou le bois en décomposition, et trouvent dans ces milieux leurs proies.

Les adultes se rencontrent sur les buissons, les herbes basses, dans les bois, généralement dans les lieux humides plus ou moins proches de l’eau, au bord des lacs et des ruisseaux. Peu d’espèces sont trouvées dans des lieux secs. Quelques espèces sont inféodées à des milieux particuliers tels que les cavités des arbres (genre Systenus), les suintements d’eau avec formation de gouttelettes (Liancalus virens) ou le bord de la mer (genre Aphrosylus). Seules les espèces du genre Trypticus sont phytophages (les pupes se trouvant dans les mêmes milieux que les larves). Chez les Medeterinae, on cite des espèces qui seraient parasites d’insectes xylophages. Des espèces nouvelles ont par ailleurs été décrites récemment (Bruhnes, 1986 ; Pollet, 1990, 1993). »

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